La raison? Oracle a décidé unilatéralement de ne pas respecter les termes du contrat qui le lie à l'ASF (le fameux JSPA), et plus spécifiquement le paragraphe 5.C :
"Other than as set forth above, the Spec Lead agrees not to impose any contractual condition or covenant that would limit or restrict the right of any licensee to create or distribute such Independent Implementations."
En clair, ne pas fournir à l'ASF l'accès au TCK sans y ajouter une restriction d'usage (FOU) est une violation de ce contrat.
On peut bien évidemnt arguer que OpenJDK couvre le besoin d'un Java libre, puisque GPL et disposant d'un TCK sans FOU.
Sauf que si vous forkez OpenJDK, Oracle se réserve le droit de faire un procès pour violation de Patent (bien sûr, Oracle n'est pas assez stupide pour attaquer une fondation comme l'ASF, cela ne lui rapporterai rien, quand il suffit de pratiquer à grande échelle le FUD, en menaçant implictement les utilisateurs de ce fork).
Tout cela est bien résumé (en anglais) dans ce post : http://skife.org/java/jcp/2010/12/07/the-tck-trap.html.
Alors, OpenJDK, une issue de secours? Non. Un miroir aux alouettes, un cache-sexe. En tant que tel, OpenJDK est effectivement une solution temporaire pour ceux qui travaillent sur un Mac, par exemple. Le problème, c'est qu'il n'y a aucune garantie sur le long terme qu'Oracle et ses affidés ne laissent pas OpenJDK dépérir, au profit d'une version bien évidement plus puissante du langage, mais payante.
Procès en sorcellerie ? Certainement pas. Il faut ouvrir les yeux : Oracle n'est pas une entreprise philantropique, elle ne respcte aucune règle, elle les créés ! Pourquoi se priver d'exercer son pouvoir quand il n'y a pas de shérif ?
Cela touche du doigt l'origine du problème : la confusion entretenue par ces sociétés sur la signification de l'Open Source. Pour elles, Open Source = Source - IP. Vous pouvez regarder, utiliser, éventuellement contribuer, mais tous les bénéfices reviennent à la société qui gère le projet.
C'est la privatisation du profit et la mutualisation du travail.
L'open source, c'est d'abord une question de gouvernance, et c'est ce pour quoi l'ASF se bat. Il n'y a pas de liberté sans une gouvernance partagée. En politique, ça s'appelle la démocratie, en opposition à la dictature, la ploutocratie, l'oligarchie ou tout autre système de captation de pouvoir. Ce n'est pas pour rien que la devise de l'ASF est :
Community over code
Qu'est-ce que cela signifie pour Java ? Pour l'instant, pas grand chose. Tout un chacun peut l'utiliser, mais cela ne durera pas. Mais il est temps de penser la suite, et cette suite devra être totalement indépendante de sociétés comme Oracle.
L'ASF peut-elle être force de proposition ? Harmony peut-il devenir la base universelle et réellement open-source que Java aurait dû être? Sans aucun doute. Mais il y a du travail.
Alors, laissont agir la communauté :
3000 committers Apache ne peuvent pas se tromper !
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