vendredi, juin 19, 2015

L'université Française, dans toute sa splendeur...

 
Ok, c'est pour bosser 6 h par semaine, donc au final, c'est bien payé ! (mieux vaut en rire...)
Le nouveau ministre de l'enseignement supérieur, Thierry Mendions, a du pain sur la planche. Heureusement qu'on a un gouvernement de gauche !
Allez, voici le mail : 
 
 
----------------------------------------------------------------------------- 
*OFFRE D'EMPLOI POUR UN POSTE D'ENSEIGNANT-E CONTRACTUEL**-LE*

*Intitulé :** Anglais 11ème section*

Nombre d’heures : 192  heures équivalent TD (réparties sur toute l’année
universitaire)
Rémunération mensuelle brute sur 12 mois: 1152 euros (sans doctorat) ou
1504 euros (avec doctorat)
Affectation : Université de Cergy-Pontoise, UFR LEI, département d'Anglais
LLCE - RER Cergy-Préfecture

Le département d'anglais de l'Université de Cergy-Pontoise recrute pour
l'année 2015-2016 un-e enseignant-e contractuel-le (contrat mi-temps sur
support vacant du 2nd degré). Les candidats doivent être titulaires (au
minimum) d'un diplôme d'études anglophones de niveau Bac + 5. Les candidats
certifiés ou agrégés devront demander à être détachés de l'enseignement
secondaire.

Les besoins d'enseignement sont principalement dans les spécialités
suivantes:
- civilisation américaine
- traduction (thème et version)
- histoire de l'art
- préparation à l'insertion professionnelle

Les pièces demandées sont les suivantes:
•    une lettre de motivation
•    un curriculum vitae
•    une copie des diplômes universitaires
•    la copie d'une pièce d'identité

Les dossiers sont à adresser par email exclusivement aux adresses
suivantes: xxxxxx@u-cergy.fr,  yyyyyy@u-cergy.fr et
zzzzzz@u-cergy.fr
-----------------------------------------------------------------------------


Pathétique...

vendredi, avril 03, 2015

Projet de loi relatif au Renseignement


Dans 12 jours, le gouvernement Français, profitant de l'émotion suscité par l'assasinat lâche de journalistes, va mettre aux votes une loi scélérate.

Il est de notre devoir de faire savoir à nos députés que nous n'acceptons pas de devenir citoyens d'un état (potentiellement) totalitaire. 

Le texte de loi est disponible ici.

Vous pouvez consulter ce site pour vous informer de la façon de contacter votre député.

Voici le mail que j'ai envoyé à Mr Goasguen, député du 14ème arrondissement :


Monsieur le Député,
vous avez l'honneur de représenter le 14ème arrondissement de la ville de Paris, dans lequel je suis domicilié. A ce titre, vous me représentez également.



Je me permets donc de vous interpeller sur le projet de loi qui est amené à être voté dans deux semaines. Celui-ci comporte des risques inacceptables sur les libertés fondamentales, tels que spécifiés dans l'article 811-1.


L'article 821-1 précise que l'autorisation de mise en oeuvre du recueillement d'informations relève de sept personnes :
- le premier ministre
- et 6 personnes qui ont délégation du premier ministre


L'exercice de cette commission de contrôle, dont la composition est hautement politique, violerait le principe de séparation des pouvoirs, principe fondateur de notre république, et préambule à notre constitution. Il n'est pas envisageable que cette entité distincte du pouvoir judiciaire puisse remplir un rôle qui est du ressort du judiciaire.


Voter cette loi serait donner raison à toute forme de terrorisme, rangeant la France dans le groupe des nations disposant d'outils de surveillance dignes de systèmes totalitaires. Non, l'assassinat ignoble de journalistes ne saurait justifier la mise en place d'un tel système, que ces journalistes auraient bien évidement rejeté avec la plus grande fermeté.


Je vous demande de faire ce qui est en votre pouvoir pour faire rejeter cette loi liberticide. Il ne s'agit pas ici d'une position politique, mais d'une position de principe. Votre devoir est de défendre les principes fondamentaux qui font la grandeur de notre république, au delà de tout attachement partisan.


Je vous remercie par avance,


Emmanuel Lécharny
7 Square de Chatillon,
Paris 14

dimanche, octobre 26, 2014

I have a dream...

Ce dimanche, il fait un peu gris, la choucroute mijote dans le fait-tout... Il me reste une petite demi-heure avant de passer à table, la famille est en route, j'ai le temps de me laisser aller à une petite rêverie informatique.

Mon camarade Antonio Goncalves, un des organisateurs de Devoxx.fr (pub plug) se plaint de l'incapacité de l'administration à mettre en place une informatique qui fonctionne.

Qu'en dire ? Qu'un programme comme Louvois, lancé en 1996, abandonné en 2013 après avoir foutu à la poubelle dépensé 470 M€ puisse avoir été un tel echec est la preuve que l'état est incapable de gérer son informatique. Et des faillites équivalentes, il y en a : project Chorus (500M€), Dossier Personnel Médicalisé (500M€ pour 400 000 patients...), l'Opérateur National de Paye (750M€).

J'ai également en tête l'informatisation de la DGI, où l'état avait missionné deux énormes sociétés française (sans doute pour les sauver en ces années de bulle internet...), qui facturaient entre 1000 et 2000€ la journée, et qui avaient bien sûr des sous-traîtants, qui eux même prenaient des sous-traîtants... Ceux qui ont effectués leur déclaration par internet la première année se rappellent bien de la totale incapacité du système à ternir la charge à l'époque bien faible. Le project COPERNIC a coûté 1.5G€ (cf le rapport du sénat).

Bref, on se dit qu'il y a des marges de progression. Mais dans quel cadre technique, juridique et surtout organisationel ?

C'est là que je me mets à rêver. Je lisais il y a quelques mois cet article édifiant, où était décrit l'opération commando qui 'sauva' Obamacare. Je me dis qu'il devrait être possible de faire la même chose en France.

Nous avons un vivier d'Open Sourceurs, assez large en plus. Dans des domaines variés, qui couvriraient largement le spectre de l'informatique mise en oeuvre par l'état. Ce sont nos impôts qui financent ces échecs, et ce sont également nos impôts qui (sur)payent les systèmes qui finissent par fonctionner (mal). Ne serait-il pas possible de réunir assez de compétences pour remettre en état un de ces systèmes, à coût nul pour l'état, pour un résultat fonctionnel, mais également moins onéreux en fonctionnement ?

L'idée - le rêve - serait de mettre à disposition d'un des projets en souffrance une équipe pluridisciplinaire compétente, disponible, et cela gratuitement.

La gestion de projet serait totalement collaborative, sans la contrainte temporelle et budgétaire si mortifère dans un cadre contractuel classique : à savoir que l'on se focaliserait sur les fonctionalités, les performances, l'évolutivité et les tests, au lieu de se limiter à livrer dans les temps, à l'aide de stagiaires si besoin (vécu...).

On s'épargnerait la recherche du profit - ou plus souvent la limitation des pertes dans l'espoir de se refaire grâce à de substantiels avenants que le client se voit bien obligé de signer... -, au profit de la satisfaction du 'client' - c'est à dire, le citoyen -.

Il serait possible de dire non, mais également de remettre en cause les choix initiaux, puisque l'objectif est d'aboutir à un système fonctionnel, sans craindre un clash avec le client. La relation avec ce dernier serait de même bien plus confortable, car on éviterait d'accumuler les "preuves" de malfaçons et de non respect des délais et des fonctionalités, puisqu'aucune pénalité de retard ne serait en jeu.

Bien sûr, on ne peut imaginer disposer de quelque dizaines d'informaticiens compétents pendant une période de six mois ou un an sans les payer, alors - second rêve - j'imagine un système de sponsoring, ou de crowdfunding permettant de financer cet effort.

Et pourquoi pas ?

A condition que les lobbies, puissant, des SSII, laisse faire, bien sûr : la fonction publique est une source majeure de revenu récurrents pour ces sociétés. Et que le droit administratif ne vienne pas se mettre au travers d'une telle démarche : comment éviter de passer au travers d'un appel d'offre public?

Dernier point : pourquoi ne pas profiter de ce cadre pour former ? Au lieu d'envoyer des stagiaires achever des projets comme on achève les chevaux, on les enverrait se faire former dans un cadre plus souple, et surtout par des personnes compétentes, et disponibles. Ce serait aussi l'intérêt des SSII de 'sponsoriser' un projet donné, par délégation de personnel : après tout, il n'est pas si fréquent de pouvoir se confronter à des problématiques complexes dans un cadre réel, sans les contraintes habituelles. Un lieu magique où la recherche de solution serait possible, un projet Manhattan à la Française en quelque sorte...

Et pour 50 personnes, payées - soyons généreux - 100 000 € par an, plus 2 M€ de frais de fonctionnement (ordinateurs, locaux, télécom, frais divers), soit 7M€ par an, allez, 10M€ en intégrant les charges sociales, je serai surpris qu'on n'arrive pas à produire quelque chose qui fonctionne, à comparer aux coûts délirants des projets nommés ci-avant...

On pourrait même imaginer les faire tourner dans un cloud Français ! (Ok, là,  je parle d'un vrai cloud, pas d'une sorte de FranceStein du cloud financé par vos impôt, hein !)

Ok, je rêve... Mais après tout ?

Et vous, il vous arrive de rêver aussi ?

Allez, la choucroute m'attend...

jeudi, octobre 23, 2014

About Perfection and OSS

From time to time I feel like we all have our own Moby Dick, and when it comes to OSS, it's name is 'perfection'.

Those shiny moments of pure joy, this warm feeling that surround you, when you can say 'mission accomplished' are rare and vanishing periods when you work on a never ending project. Its more or less when you get a big bug fixed, or when you read some enthusiast review on the project you are working on.

Fixing a bug is probably the best way to get this reward, as you know that you have made some progress.

It's forever shadowed by the constant pain of knowing that there are other bugs, and that in order to get a release done, you had to make some choices, leaving problems behind.

Is it a sad story about being a developer? No. It's not sad. It's tough, it's long, it's an endless job. Would I prefer doing something else? Certainly not ! At least, I know what I'm chasing, and even if I rarely foresee this fading perfection, sometime, I can almost touch it. Not something you can experience when you work in a company, as you don't have the opportunity to polish the project as much as you want, due to time constraints.

Last, not least, you are not alone. When you think that you are turning in circles, you know that the community you are part of will help you. Use it : they have the clues you don't have.

An Arabic proverb says "It's not that the way is painful, it's just that the pain is the way". So you better deal with it.

Free ADSL, où comment ne pas avoir d'ADSL pendant plus d'un mois...

Ne plus avoir d'électricité pendant 2 jours, sauf en cas de tempête, est juste inconcevable en France. Pour une connexion ADSL, vous pouvez rester coupé pendant plus d'un mois sans que cela ne semble soucier votre provider, en l'occurence Free.

On ne parle pas d'un village au fond d'une vallée reculée du haut morvan, là. C'est à Puteaux, dans la proche banlieue parisienne.

Tout commence par une intervention sur une ligne par l'opérateur historique, le 24 septembre 2014. Résultat, une ligne ADSL dont le débit chute brutalement à 500Kbits (54db) au lieu de 10Mbits (42db). Typique d'une ligne abimée, ou d'un signal affaibli par une interaction magnétique ou un cable de mauvaise qualité.

Et là, la boucle infernale commence : ouverture de ticket d'incident chez Free, une semaine de délai avant vérification des équipements (et oui, c'est toujours chez vous que le problème se situe, par défaut !), puis suite à la vérification du bon fonctionnement de l'équipement, on bascule chez l'opérateur historique (entendez FT), par le biais de ce qui s'appelle un GAMOT. C'est encore une semaine d'attente...

Suite à quoi, généralement, FT ne détecte bien sûr aucun problème, et ferme le GAMOT. Vous venez de perdre 2 semaines...

Voilà, vous devez réouvrir un ticket chez FREE, qui va cette fois devoir aller plus loin que de constater que votre matériel fonctionne bien et rouvrir un second GAMOT. Puisque qu'aucun des deux opérateurs ne reconnaît un problème chez lui, c'est qu'il doit y avoir un problème entre les deux...

(Entre temps, votre voisin, qui est abonné chez FT, lui, a été rétabli dans les 2 jours...)

Que se passe-t-il lors de cette "procédure d'expertise" ? Et bien les deux sociétés font intervenir deux techniciens pour tester la connection de bout en bout. Généralement, ils découvrent à cette occasion un mauvais branchement, et le rétablissement a lieu - si tout va bien ! -.

En pratique, il faut compter un bon mois, parfois moins, parfois plus.

Et ce n'est pas normal.

Dans le meilleur des cas, on parlera d'incompétence, mais reste à savoir chez qui. En pratique, la question de la procédure mise en place chez les deux sociétés (et on peut imaginer qu'il en est de même avec d'autres opérateurs tiers) a pour résultat une distortion claire des règles du jeu : si vous êtes chez l'opérateur historique de bout en bout, vous êtes rétabli en 2 jours. Dans le cas contraire, chacun se renvoit la balle pendant un bon mois...

Free n'ouvre un GAMOT qu'après avoir vérifié l'équipement, très certainement à cause des coûts facturés par l'opérateur pour le traitement du GAMOT, dans les cas où le problème viendrait du matériel ou d'un problème de connection au domicile. Pourquoi pas, sauf qu'il faut compter une bonne semaine pour avoir un rendez-vous avec un technicien...
L'opérateur historique va de son côté faire le minimum, à savoir tester la synchro,  puisque généralement cela suffit pour détecter un pb de connection, bien évidemment sans régler votre problème de débit !

La question qui se pose à ce point, c'est de savoir s'il n'y a pas dans ce protocole d'intervention une volonté active ou passive de favoriser les clients de l'operateur historique ? On ne parle pas évidemment de l'incapacité de l'opérateur alternatif à fournir un service après-vente digne de se nom, faute de disposer du personnel suffisant...

A ce point, après un mois sans service, il convient de se poser la question du recours en justice, éventuellement dans le cadre d'une "action de groupe" - puisque c'est aujourd'hui chose possible en France - pour sortir de ces parties de ping-pong infernales ! Mais sauf à condamner lourdement les opérateurs, pour les forcer à réduire ces délais inaceptable, je ne vois pas comment les choses pourraient évoluer.

Mais ne rêvez pas, même dans cette hypothèse, la procédure prendra des années... Il faudra d'abord s'adresser à une société de défense des consommateurs agréée (il y en a 17), et espérer qu'elles acceptent de lancer la procédure. Cela ne préjuge en rien des délais d'obtention d'un jugement - sans compter qu'il peut être rendu en faveur des opérateurs -, sachant que ces derniers peuvent évidemment faire appel, se pourvoir en cassation...

Cela dit, il y a un moment où l'inaction vaut acceptation...

dimanche, avril 13, 2014

Building castles in the sand...

Now that the fury about OpenSSL is gone, and that we realize first it was not that critical (only 7% of the web sites seemed to be at risk, not two third), and second that it could have been used for two years, but we don't know if it has been (we are waiting for a new Snowden), we can think about what the lessons we can get from this tragic episod.

There are a few, IMHO.

1) OpenSSL is a group of 17 persons, all volunteers. I'm not sure that all of them are active. This is a small bunch of people, for a software that is used at wild. Do people realize that most of the components they are using daily, that they *trust*, are written by such a few developpers?

What if the group decides it's enough ? That family is more important than spending hours on debugging some code, on testing it, and on documenting it ? All of that for the simple feeling of writing good, useful code ?

2) It took 2 years, 2 freaking years, before a company called Google was able to find the issue. What does that mean ? Simply that companies like Yahoo!, which were one of the big IT companies being hit hard by the HeartBleed bug, just didn't do their due diligence.

It's insane to think that those companies are spending BILLIONS of $ buying crappy other companies, trying to improve their load of turd^H^H^H social tools, when they are too cheap to spend a few hundred of thousands dollars to get some expert looking at the code they are using.

Shame on them.

3) Low level components are just left alone. Those days, it's all about the big frameworks, nobody cares about the bricks that are at the very base of our IT.

And that scares the shit out of me, as it should scare any one of you.

We are all expecting that the bricks we are using every day are safe. We are ignoring the risks we are taking, just because we can't check everything. But again, when you look at the commits, you realize you are depending on very few people...


Bottom line : we are building castles in the sand. And I don't even know how we could do any better...

mercredi, mars 26, 2014

Les développeurs, un atout pour la France ?

Il y a quinze jour, quand j'ai appris que Tariq Krim avait pondu une liste des cents meilleurs développeurs français, je me suis dit - et j'ai dit - que c'était totalement crétin.

Je le pense toujours. Tout d'abord parce qu'il y a officiellement 600 000 informaticiens en France (plus ou moins) et que je ne vois pas comment Tariq a pû tous les rencontrer pour constituer sa liste...

Comme le disait Jean-Laurent Morlhon en réponse à un de ses contacts : "Mais qu'est-ce que tu en as à foutre de pas faire partie de cette liste? Tu l'a jamais rencontré, ce gars...", alors, il y a effectivement de fortes chances qu'il s'agisse d'une liste des 100 meilleurs développeurs que Tariq a rencontrés...

Mais, bon, ne nous arrêtons pas à cette aspect bassement marketing, après tout, ça donne de la visibilité. "Dites-en du bien, dites-en du mal, mais surtout parlez-en autour de vous" !

Tariq a également pondu un rapport à destination de Mme Pellerin (dont on ne sait pas aujourd'hui si elle sera encore ministre dans une semaine, mais c'est une autre histoire ;-). Le contenu de ce rapport est intéressant, et mérite qu'on s'y attarde.

Si on met de côté quelques erreurs factuelles (non, Be Inc n'a pas inventé le Journaled File System, IBM a sorti JFS avant que Be Inc soit créé.), et ce côté "petit village gaulois qui résiste" qui devient agaçant quand ce n'est pas en BD, certains constats et propositions sont pertinents.

Mais revenons deux minutes sur le "village gaulois". Même Asterix essaye de comprendre le monde dans lequel il vit, au lieu de se focaliser sur ce qui se produit "au village". Il faudra un jour qu'on m'explique en quoi un cerveau français est supérieur - ou inférieur - à un cerveau guatemaltèque ou coréen... Surtout que le petit français qui a bossé sur le projet X n'a très certainement pas travaillé tout seul ou qu'avec des français ! Et qu'il y a certainement autant de petits finlandais, allemands, espagnols, etc qui participent aux projets que tout le monde utilise... l'intelligence est distribuée, et peut même agir à distance (même quand des crétins^H^H^Hpremiers ministres décident de couper Twitter ou internet!).

Cela étant dit...

  • Un immense marché linguistique : c'et absolument clair. 400 millions de clients potentiels, sans Loi Toubon, ça aide...
  • Sur le rôle des VCs, c'est assez ambigu. Voir une boîte qui développe un jeu à la con pour mobile toucher 10M$ de capital risque, ça m'en touche une sans en bouger l'autre. Est-ce que ça favorise l'innovation ? Pas sûr... Quelle est la valeur ajoutée de ce type d'investissement ?
  • Le CIR : franchement, c'est la plus grosse arnaque^H^H^Hmartingale de ces 20 dernières années : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_d%27imp%C3%B4t_recherche#Critiques. En dehors d'être une ENORME usine à gaz qui enrichit les banques et leurs conseillers (qui n'hésitent pas à vous proposer une aide pour remplir les dossiers, moyennant jusqu'à 25% du montant de cette aide !!!), c'est également une aide dont bénéficient principalement les banques et les assurances et les très grosses entreprises...
  • Les réussites françaises : ok, il y en a peu (Catia ? what else ?). En même temps, combien de leaders mondiaux allemand ou anglais dans le logiciel, à part SAP ?
  • Les opportunités d'affaire : là, je suis 100% en accord avec ce qu'écrit Tariq. Les grosses entreprises françaises sont viscéralement attachées à la notion de ROI et de centre de coûts. Sauf à être le fils de X ou le neveu de Y, qui a fait polytechnique et qui est en poste assez haut dans une grosse entreprise, vous ne trouverez pas d'entreprise pour prendre le pari de vous verser 500K€ pour utiliser votre proto, simplement sur votre gueule et 5 slides. Ca n'existe pas. La prise de risque est simplement une notion étrangère pour les grosses entreprises en France.
  • La commande publique... Quiconque a rempli les nombreux documents (DC1, DC2, etc) sait que c'est un enfer administratif. Si vous êtes une PME, laissez tomber. De toutes façon, vous serez payé avec 6 mois/un an de retard, si vous êtes sélectionné, bien sûr (et qu'on ne vienne pas me dire que la sélection n'est pas biaisée...)
  • La politique des grands groupes vis à vis de l'open source. Alors c'est simple : pour eux, c'est GRA-TUIT. S'ils ont besoin d'une assistance sur un composant et qu'un français est un des développeurs de la solution, et bien si une SSII peut proposer un développeur "spécialiste", pas de soucis : la SSII sera choisie, parce que le service achat a enregistré la grosse SSII ! Parceque ça se passe comme ça : on demande au service achat à qui on  peut s'addresser pour du support sur un composant X ou Y, et on a une liste de contacts (liste pré-établie après négociation annuelle).
  • Les développeurs non reconnus ? Oui. Si a 30 ans, tu n'es pas chef de projet, ta Rolex, tu peux aller la chercher chez Swatch...
  • Concernant le "grand tournant" technologique à prendre, ou ce qui est appelé "feuille de route technologique", désolé Tariq, mais les technos changent toutes les 3 ans, donc il faut pas venir nous raconter qu'il faut lancer un plan quinquénal sur Node.js ! Par contre, qu'il y ait des centres d'expérimentation avec retour d'expérience au sain de l'administration française, oui, ce serait une super idée...
  • Un Github français ? Mais quelle drôle d'idée... Cela dit, ce n'est pas forcément idiot, c'est juste totalement impossible d'imaginer une structure étatique à même de gérer cette infrastructure de façon assez souple et intelligente. Et si on confiait le boulôt à Cloudwatt ??? Je plaisaaaante...
  • Je suis 100% d'accord avec l'idée de promouvoir les développeurs dans l'administration. je suis intimement convaincu qu'il y a des milliers de développeurs frustrés dans les services administratifs qui feraient mieux que les prestataires payés à prix d'or. Mais il faudrait aussi laisser percoler vers le haut les meilleurs d'entre eux, sachant qu'ils ne sortent pas tous de X ou de l'ENA ! Une gageure...
  • Concernant les "startup disruptives", ça relève du secteur privé. Que les investisseurs français ne souhaitent pas risquer l'argent qu'ils ont planqué à Jersey, ce n'est pas le problème de l'état. De toutes façon, ce ne sont pas les développeurs qui vont toucher le pactole au final...
  • La formation... Si on évitait de saboter l'université à coup de coupes budgétaires, déjà... Un maître de conférence de 40 ans va gagner grosso-modo ce que gagne un ingénieur junior avec 2 ans d'expérience. Et il faut s'étonner de la médiocrité de l'enseignement ? (En fait, ce qui est miraculeux, c'est que le niveau de l'enseignement ne soit pas si faible : il faut tenir compte de la passion et de l'abnégation de tout ces enseignants chercheurs, qui se font CHIER toute l'année durant à se faire rembourser avec 9 mois de retard leur chambre d'hôtel à 45€ pour la conférence qu'ils ont donnée l'année dernière, avant que les budgets soient coupés...)
  • Visa de travail : why not... C'est vrai que c'est l'enfer d'employer un travailleur qui ne vient pas de la CEE !
Voilà, il y a du boulot mais je ne sais pas pourquoi, j'ai comme m'impression qu'en terme de timing, ce rapport arrive au plus mauvais moment.

Je le trouve tout de même globalement intéressant.